Les menaces écologiques sur l’écosystème côtier

60% de la population mondiale réside à moins de 60 km des côtes, et ce chiffre pourrait atteindre 75% en 2025.  

L’Intergovernmental Oceanographic Commission (IOC) estime que les activités humaines sont à l’origine de la perte de plus de 10% des récifs coralliens, et que 85% des récifs en Asie du sud-est sont menacés par la surpêche et l’aménagement des littoraux. Près de 2/3 des mangroves sud-asiatiques ont disparu depuis le XXème siècle. On constate ainsi que les zones côtières fortement anthropisées, comme l’estuaire de la Seine et le littoral entre Calais et Dunkerque en France, sont à l’origine de la dégradation de la qualité des habitats naturels pour les espèces animales et notamment le développement des poissons.

Les forêts et prairies côtières

On observe aussi que les résidus de médicaments des eaux usées, qui passent à travers les systèmes de filtration des stations d’épuration, se retrouvent dans les fleuves et se déversent sur les littoraux, avec des effets néfastes sur la faune. Les eaux des écosystèmes côtiers peuvent également être contaminées par des bactéries et virus issus des eaux usées. Les industries sont responsables quant à elles de rejets de métaux lourds – en majorité du zinc et du plomb – dans les eaux fluviales et maritimes. La pollution d’origine humaine peut entraîner la prolifération d’algues toxiques dans ces biotopes côtiers, qui entraîne une mortalité accrue chez les espèces animales.

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Les valeurs des zones côtières

Les écosystèmes côtiers sont néanmoins bénéfiques pour l’alimentation humaine et l’activité économique. Ils constituent d’importantes zones d’activités portuaires, industrielles, urbaines et touristiques. Les préserver est donc un enjeu de développement durable, où la durabilité s’appuie sur le respect de l’environnement via des activités humaines raisonnées pour préserver ces milieux fragiles.

La montée du niveau des mers

La hausse du niveau des mers et océans provoquée par les fontes des glaces – et donc par le réchauffement climatique – représente une menace de taille pour les écosystèmes côtiers, avec une pression forte sur les espèces vivantes pouvant conduire à leur disparition à moyen terme. C’est également une menace pour les paysages caractéristiques des littoraux, dont l’érosion et la disparition serait accélérée par une hausse du niveau des eaux. En France, on estime que 1,4 million de personne seraient directement impactées par une submersion marine si le réchauffement climatique n’est pas stabilisé par des mesures de protection de l’environnement à l’échelle mondiale.

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Les mesures politiques à mettre en place

Des politiques environnementales voient le jour pour préserver les milieux marins et les écosystèmes côtiers. Elles portent sur la protection des habitats naturels, ainsi que la réduction de la pollution humaine. En Union européenne, la Directive Cadre sur l’Eau (DCE 200/60/CE) porte sur la gestion et la préservation des milieux aquatiques, dont les milieux côtiers. Une autre perspective pour la préservation des écosystèmes côtiers est la mise en place et la gestion d’aires protégées. Il s’agit de surfaces où la pêche est limitée ou interdite, ainsi que les activités humaines, afin de permettre à la faune et à la flore de se réapproprier les habitats naturels. Des études ont montré que les aires côtières protégées sont bénéfiques pour la biodiversité. En France, la Grenelle de la mer (2009) est à l’origine de propositions politiques pour créer des aires marines protégées.